La naissance du grand-frère
C'est à Swindon, dans le West Country en Angleterre que ma mère mit au monde son premier enfant à l'âge de 25 ans. C'était un petit garçon dont les joues potelés étaient rougis par la crise que piquait le nourrisson. Il avait déjà une voix puissante pour un bébé à peine né. Mes parents, Wystan et Aemillia Marshall, ont décidé de nommer mon grand-frère Sullivan. Durant les deux premières années de sa vie, il était le seul enfant de la famille, mais la tranquilité de la famille fut chamboulée lorsque ma mère retourna une seconde fois à l'hôpital pour son deuxième accouchement.

La seconde naissance, la petite soeur
Je vis le jour exactement dans la même ville et le même hôpital que mon frère. Mes parents étaient très heureux de cette seconde naissance, même si un petit parfum de tristesse régnait dans l'air. Après deux beaux et magnifiques enfants, on annonça à ma mère qu'elle ne pourrait plus être enceinte. Durant son accouchement, il y avait eu quelques complications qui avaient malheureusement endommagés les trompes. Mes parents me donnèrent le nom de Léna Malia Marshall. Lorsque je pu ouvrir mes petits yeux innocents sur le monde que je venais de rejoindre, mes parents purent apercevoir deux magnifiques yeux verts/marrons. C'était un 17 juin particulièrement chaud en plus. Et très vite toute la petite famille fut réunie dans leur maison.

L'enfance à deux
Même si nous avions que deux ans de différences, mon frère et moi étions très proches, lorsque l'un de nous allait mal, l'autre le savait, c'était un peu comme la relation de jumeaux. Grâce à mon grand-frère, je ne fus pas embêter par les "plus grands" à l'école, il me protégeait sans arrêt, comme si j'étais la plus précieuse chose au monde. À l'école, j'avais des amis, mes résultats scolaires étaient plutôt bons. J'étais quelqu'un de très travailleuse déjà à l'époque et j'aimais beaucoup apprendre des nouvelles choses. En dehors de l'école, je lisais énormément et je restais avec mon grand-frère. Nous avons eu une enfance heureuse, nos parents travaillaient tout deux, mais leur travail n'était pas trop prenant. Aussi, nous avions des moments en famille, parfois le week-end, nos parents nous emmenaient faire du camping en forêt. J'aimais beaucoup cela. Puis un jour mon univers bascula.

Mon grand-frère, le combattant
C'était une journée particulièrement chaude, nous étions près de la piscine, lorsque j'entendis mon frère qui hurlait. Il tenait son poignet, moi, paniquée, je téléphonai en urgence à mes parents qui firent très vite le chemin pour la maison. Entre temps, la douleur que ressentait mon frère s'était estompée, mais il avait maintenant une sorte de tatouage constitué d'arabesques. Puis sa main fut illuminé d'une lumière blanche. Ne comprenant ni l'un ni l'autre ce phénomène, on se tourna vers nos parents qui étaient tout aussi surpris. Enfin, nous regardâmes les inscriptions sur son poignet, ainsi que les animaux qu'il y avait. Enfin, il eut l'explication que nous cherchions tous: c'était un combattant, un protecteur des sor'cières. Au début, nous pensions tous à une blague de mauvais goût, mais lorsqu'il nous fit parvenir des nouvelles, moi je le crus, mes parents aussi. Cependant, il me manquait atrocement, nous n'avions jamais été séparé jusqu'à maintenant.

Je ressentais ses émotions à lui aussi. Il semblait excité, mais en même temps inquiet, ce que je comprenais parfaitement, à sa place, je pense que j'aurais été dans le même état d'esprit. Mes parents prirent assez bien ce phénomène surnaturel. Ils ne le rejetaient pas, au contraire, ils étaient fiers de leur fils. Je revis mon frère de temps en temps, mais c'était très dur pour moi comme pour lui. Il m'expliqua certaines choses, comme le fait qu'il devait s'entraîner afin d'être en mesure de protéger envers et contre tout sa protégée, une sor'cière. Seulement, cela m'inquiétait aussi, car il pouvait aussi y laisser sa vie pour la protéger. Or je ne voulais pas perdre mon frère. Sans lui, c'était mon univers, mon monde entier qui s'écroulait.

La rose apparut, la petite fille devient une sor'cière
Peu de temps après mon douzième anniversaire, j'eus mes premières menstruations, j'en étais très fière et ma mère m'en avait parlé, aussi lorsque ce jour arriva, je n'étais pas inquiète. Toute la nuit précédente, j'avais eu des mots d'estomac, parfois la douleur était supportable, d'autres fois non. C'était durant la matinée que je sentais un liquide chaud coulé le long de mes jambes. Je n'eus pas le temps de courir jusqu'aux toilettes, lorsque ma main se mit à briller d'une lumière blanche. Que se passait-il encore ? Déjà mon frère, puis maintenant moi ? Je filais aux toilettes pour me changer et contacta ma mère qui était en courses. À son retour, une rose avait fleurit sur ma main. Surprise comme elle l'était, je dus me rendre à l'évidence, ce n'était pas normal. Alors que nous tentions de trouver une explication à ce nouveau phénomène, je reçus une lettre. C'était une lettre de la même école que mon frère. Elle m'expliqua que j'avais un don, que j'étais une sor'cière et que je bénéficiais d'une inscription pour cette école afin de m'enseigner l'art de la magie et ses secrets.

Je crois que mes parents ne s'habitueraient jamais à ça. Avoir un enfant spécial était une chose, mais en avoir deux, cela relevait du miracle, enfin, ça c'était leur opinion. Pour ma part, je trouvais cela étrange, pourquoi nous et pas mes parents ? Je fis mes achats sur le chemin de traverse, qui entre parenthèse est magnifique. Puis le jour d'aller à l'école arriva bien vite, trop vite à mon goût. Allais-je réussir à me faire accepter dans cette école ? Aurais-je des amis ? Pourrais-je revoir mon grand-frère adoré ? Autant de questions qui tourbillonnaient dans mon crâne. Mes parents me serraient une dernière fois contre eux, avant qu'un carrosse avec des chevaux magnifiques se pointent devant nous. Je montais dedans et me voilà partie direction: Bellarosa.

Bellarosa, une école spéciale
À mon arrivée dans cette école, j'eus le plaisir de revoir mon frère. Même si nous vivions dans deux châteaux différents, il n'en restait pas moins que nous faisions le maximum pour nous voir régulièrement. Et savoir que mon grand-frère avait passé les mêmes étapes que moi, me rassurais. Le jour de mon arrivée, je passais par la répartition. Plus j'entrais dans ce "nouveau monde" comme j'aimais l'appeler, plus je m'émerveillais devant toutes ces choses, comme les fantômes qui déambulaient dans les couloirs, la magie que l'on ressentait à travers le château même. C'était un peu comme si je vivais un conte de fée, sauf que je descendis rapidement de mon petit nuage. Le directeur m'expliqua les choses fondamentales, notamment que le jour de mes dix-huit ans, je devrais faire ce qu'on appelle la cérémonie du Choix. Sauf que ce n'était pas vraiment un Choix qu'on nous donnait à faire. C'était notre nous intérieur, notre véritable personnalité qui allait être analysé puis qui nous dirait vers quelle voie nous poursuivrons notre destinée. La lumière ou les ténèbres, voilà ce qu'était le Choix que je devrais subir à la fin de mon second cycle.

Cela me terrifiais vraiment. Le soir même, après ma répartition dans l'une des quatre maisons de l'école, j'écrivis une lettre à mes parents leur expliquant ce que je venais d'apprendre. Bien qu'ils tentèrent de me rassurer, je n'étais pas sereine. Finalement, je vis mon frère ce soir-là. Il savait comme toujours les mots qu'il fallait me dire pour que je m'apaise. J'avais une chance inouïe de l'avoir dans ma vie et je ne me voyais pas vivre ma vie sans lui. Il était un grand-frère exemplaire et je voulais tout faire pour qu'il soit fier de moi, ainsi que mes parents. Le début des cours commença, je pensais vraiment que j'allais ramer et être dans les dernières. Ce ne fut pas le cas. Au contraire, je me rendis vite compte que j'avais un certain talent pour certaines matières. Métamorphose, Potions, Sorts, Sor'tilèges et enchantements, magie élémentaire étaient des matières dont je m'en sortais assez bien, l'Astrodivination me passionnait beaucoup, malgré quelques difficultés que je rencontrais. Mais je travaillais avec acharnement, en revanche, l'histoire de la magie ce n'était définitivement pas mon truc. J'avais à plusieurs reprises tenter de suivre les cours, mais cette matière ne m'attirait pas autant que les autres.

Bien que je sois consciente de l'importance de cette matière, comme toutes les autres. En deuxième année de second cycle, je n'avais pas pu résister à l'envie de voir les deux options proposées, aussi m'étais-je inscrite pour les deux options. Je ne regrettais pas du tout mon choix, c'était absolument fantastique. Lors de ma troisième année, toujours aussi passionnée par l'apprentissage de nouvelles "voies" je voulus également prendre les deux options. Je savais que cela faisait beaucoup d'heures de cours, d'apprentissage et d'entraînements, mais je voulais vraiment pouvoir me débrouiller dans un peu tous les domaines, au moins en étant polyvalente je pouvais m'adapter à chaque situation. Cela ferait ma force, c'est toujours le refrain que je me suis répétée durant toutes ces années d'études.

Aujourd'hui, dernière année avant le Choix
Je dois dire que je suis plutôt angoissée, je sais qu'à la fin de cette année j'aurais 18 ans et donc que la cérémonie du Choix s'ouvrira à moi, mais j'ai peur. Je tente d'être la plus naturelle possible, d'être la plus polyvalente possible, de faire un maximum pour protéger mes proches, ma famille. Mais j'ai peur...et si le Choix me désignait le chemin des ténèbres comme seule voix à suivre pour moi ? Je pense que cela décevra mon frère, mes parents, mais aussi tous mes amis avec qui j'ai partagé toutes ces années à l'école. Je tente d'être sereine, mais je sais qu'à la fin de cette année mon destin sera scellé et je ne pourrais pas y remédier. Mon frère perçoit cette peur qui émane de moi, il tente par tous les moyens de me divertir, de me faire sourire et il m'assure que quelque soit le choix qui sera fait, il m'aimera et me soutiendra. Aux Dieux des cieux, faîtes que mon vrai moi suive le chemin de la lumière, je vous en conjure.